Mise à jour le 12/09/2025
La perte d’autonomie ne concerne pas uniquement les personnes âgées. Elle peut survenir à tout âge, à la suite d’un accident, d’une maladie ou d’un affaiblissement progressif. En France, près de 1,3 million de personnes de 60 ans ou plus vivaient déjà en situation de dépendance en 20211. PRÉVOIR vous guide.
Perte d’autonomie : une réalité qui touche de nombreux Français
Avant d’évoquer les solutions pour y faire face, il est essentiel de comprendre qui peut être concerné par la perte d’autonomie. Trop souvent associée uniquement à la vieillesse, elle peut en réalité toucher différentes catégories de population, avec des profils variés selon l’âge, le sexe ou l’état de santé.
Les seniors ne sont pas les seuls concernés
Souvent, la perte d’autonomie est associée à l’âge. Elle se définit comme l’incapacité totale ou partielle d’accomplir seul des gestes de la vie quotidienne : s’habiller, se laver, se nourrir, se déplacer ou simplement, assurer sa sécurité. Elle peut être transitoire, progressive ou définitive selon son origine.
Si le vieillissement reste le facteur de risque principal, d’autres événements peuvent bouleverser une vie et rendre une personne dépendante, même si elle est jeune.
Texte descriptif : Quelles sont les causes de la perte d'autonomie ? 1 : Les accidents de la vie courante, qui entrainent parfois une perte brutale de mobilité, comme une fracture sévère, une chute ou un traumatisme crânien. 2 : Les maladies chroniques ou dégénératives, comme la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson, certains cancers ou encore des troubles neurologiques. 3 : Les handicaps moteurs ou cognitifs qui nécessitent souvent une aide extérieur et une adaptation de l'environnement.
En effet, la dépendance ne concerne pas uniquement les plus âgés. Elle peut par exemple concerner une femme de 35 ans en convalescence après un grave accident comme un homme de 45 ans atteint d’une maladie invalidante ou d’un senior de 80 ans fragilisé par l’âge.
La perte d’autonomie est avant tout une question de santé et de conditions de vie.
Des profils différents selon l’âge et le sexe
Bien que chacun puisse être touché par la perte d’autonomie, certains profils sont plus exposés que d’autres. L’âge est un facteur important, plus l’on vieillit, plus le risque de perte d’autonomie augmente.
Le saviez-vous ? Les projections de l’INSEEC estiment que près de 4 millions de Français pourraient se trouver en situation de dépendance en 20502.
Par ailleurs, le sexe joue également un rôle important, d’autant que les femmes sont davantage touchées pour deux raisons principales :
- une espérance de vie plus longue : en 2024 elle s’élevait à 85,5 ans pour les femmes contre 79,5 ans pour les hommes, ce qui accroît le risque d’atteindre un âge où la dépendance est plus fréquente,
- une exposition plus marquée à certaines pathologies : par exemple, les femmes sont aussi les plus touchées par l’ostéoporose, maladie qui multiplie les risques de fractures et donc, de perte de mobilité.
Au-delà de ces facteurs biologiques, les femmes assument encore très souvent le rôle d’aidantes auprès de leurs proches. Ce rôle nécessite beaucoup de temps, d’énergie et peut à terme, avoir des conséquences sur leur propre santé physique et mentale, renforçant ainsi leur vulnérabilité à la perte d’autonomie.
Aussi, une personne ayant déjà souffert de plusieurs maladies chroniques aura un risque plus élevé d’entrer en dépendance. De même, un isolement social, des logements inadaptés ou un accès limité aux soins peuvent accentuer la perte d’autonomie. A l’inverse, un mode de vie actif, une alimentation équilibrée, une prévention médicale régulière et un réseau social solide peuvent retarder son apparition.
> Pour en savoir plus sur ce qu'est un proche aidant
Comment identifier la perte d’autonomie ?
Avant d’évoquer les solutions pour y faire face, il est essentiel de comprendre qui peut être concerné par la perte d’autonomie. Trop souvent associée uniquement à la vieillesse, elle peut en réalité toucher différentes catégories de population, avec des profils variés selon l’âge, le sexe ou l’état de santé.
Les signes à surveiller
La perte d’autonomie ne survient pas du jour au lendemain, elle s’installe souvent de manière progressive, que l’entourage ou les proches peuvent repérer en premier. On distingue deux grandes familles de signaux :
- Les fragilités physiques : difficultés à se déplacer, perte d’équilibre répétée, chutes inexpliquées, amaigrissement soudain, troubles de la motricité, fatigue chronique ou encore perte d’appétit. Ces signes sont parfois discrets au départ mais traduisent une diminution des capacités du corps et une vulnérabilité accrue face aux accidents du quotidien.
- Les fragilités cognitives et psychologiques : pertes de mémoire, désorientation qu’elle soit dans l’espace ou dans le temps, difficultés à gérer les tâches du quotidien et en particulier les tâches administratives, un repli sur soi et un isolement social ou encore un changement de caractère. Ces symptômes peuvent être liés à des pathologies comme la maladie d’Alzheimer, à une dépression ou à un stress prolongé.
Plus la détection de ces signes est précoce, plus il est possible de mettre en place des mesures adaptées. Agir tôt, c’est préserver sa qualité de vie et retarder l’entrée dans une dépendance plus lourde.
> Découvrez quelles sont les différentes causes de la perte d’autonomie
Évaluer le degré de dépendance
Identifier la perte d’autonomie est une première étape mais cela ne suffit pas toujours. Il faut aussi pouvoir mesurer son degré d’intensité. En France, l’outil le plus utilisé est la grille AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupes Iso-Ressources), qui classe les personnes en six niveaux de dépendance, appelés GIR (Groupes Iso-Ressources). Grille nationale AGGIR (cerfa n°11510*01) - Previssima.
Les GIR 1 et 2 concernent les personnes les plus dépendantes, ce sont celles qui ont besoin d’une présence en permanence au quotidien.
Les GIR 3 et 4 sont celles qui ont un besoin d’aide important mais partiel, par exemple pour se déplacer ou préparer des repas.
Et enfin, les GIR 5 et 6 sont les personnes encore autonomes pour les gestes du quotidien mais qui nécessitent parfois une aide plus ponctuelle.
Cette évaluation, souvent réalisée par un médecin traitant ou un professionnel de santé représente un point d’appui pour organiser la vie de la personne dépendante et définir le type de soutien nécessaire. Elle conditionne aussi souvent l’accès à certaines aides financières et sociales, d’aides à domicile ou encore l’entrée en structure médicalisée.
Bon à savoir : cette grille est utilisée partout en France, ce qui garantit une équité d’accès aux dispositifs de prise en charge.
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Quelles solutions pour accompagner les personnes dépendantes ?
Accompagner une personne dépendante ne se limite pas à fournir une aide ponctuelle. Cette approche permet de ralentir la perte d’autonomie mais aussi d’améliorer la qualité de vie de la personne et de ses proches en mettant en place des actions de prévention, de suivi notamment médical ou financier et d’adaptation.
Comment prévenir et ralentir la dépendance ?
La perte d’autonomie n’est pas une fatalité car même lorsque qu’elle est liée à l’âge, il est possible de la retarder ou d’en atténuer les effets grâce à des habitudes de vie adaptées et à l’anticipation.
Les professionnels de santé insistent sur trois axes principaux pour prévenir cette dépendance :
- Maintenir une activité physique régulière : marche, gymnastique douce, exercices d’équilibre ou de renforcement musculaire pour préserver la mobilité, réduire les risques de chutes et stimuler le système cardiovasculaire.
- Adopter une alimentation équilibrée : riche en fruits, légumes, protéines et calcium pour contribuer au maintien de la masse musculaire, de la santé osseuse et à la prévention de certaines maladies.
- Stimuler les fonctions cognitives et sociales : lecture, jeux de mémoire, sorties entre amis et autres activités à plusieurs favorisent le maintien des capacités cérébrales et réduisent le sentiment d’isolement.
Au-delà des habitudes de vie, l’anticipation joue un rôle clé. Adapter le logement ou recourir à la téléassistance permet de limiter les accidents domestiques, qui sont une cause fréquente de perte d’autonomie.
> Quels sont les aménagements à réaliser pour favoriser le maintien à domicile ?
Enfin, souscrire à un contrat de prévoyance de dépendance devient un outil essentiel pour faire face aux dépenses souvent lourdes liées à la perte d’autonomie. Cette démarche apporte une sécurité financière, diminue le stress des familles et permet de mieux vivre l’avenir, pour soi et pour ses proches.
Comment soutenir ses proches ?
Au-delà des personnes directement concernées par la dépendance, l’entourage est également très souvent impliqué. Les aidants familiaux apportent un réel soutien au quotidien, quitte à prendre le risque de s’oublier.
Leurs missions peuvent prendre des formes variées : aide aux courses, organisation des soins, gestion administrative, soutien moral ou encore, accompagnement au rendez-vous médicaux. En revanche, ce rôle précieux peut aussi avoir de lourdes conséquences. En effet, accompagner un proche dépendant peut impliquer une réduction du temps de travail, une réorganisation de la vie familiale et sociale mais aussi des répercussions psychologiques comme le stress, la fatigue, la culpabilité et l’isolement.
> Quelles sont les aides financières pour le maintien à domicile ?
Bon à savoir : selon la Fondation Médéric Alzheimer, près de 11 millions de Français apportent aujourd’hui une aide régulière à un proche en perte d’autonomie.
Des solutions existent pour soutenir ces aidants : congé du proche aidant, formations ou associations locales. Et dans ce type de cas encore, la prévoyance peut jouer un rôle clé car en anticipant le risque de dépendance, on protège la personne concernée mais aussi ceux qui l’accompagnent au quotidien.
> Qu'est-ce que le congé de proche aidant ?
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(1) INSEE, « 4 millions de seniors seraient en perte d’autonomie en 2050 », 2019