Mise à jour le 14/08/2025
Offrir un coup de pouce financier à ses petits-enfants, c’est une manière concrète de leur transmettre bien plus qu’un simple capital : c’est leur donner les moyens d’aborder l’avenir avec plus de sérénité. Mais comment constituer cette épargne ? PREVOIR vous éclaire.
Pourquoi épargner pour ses petits-enfants ?
Que ce soit pour les aider à financer leurs études, à passer leur permis, à s’installer dans la vie ou simplement pour leur transmettre un capital, de plus en plus de grands-parents souhaitent soutenir leurs petits-enfants. Il existe plusieurs façons de le faire, à son rythme et selon ses moyens. Mais encore faut-il savoir comment s’y prendre, quels supports choisir, et comment anticiper la transmission.
Les soutenir dans les premières étapes de la vie adulte
Le passage à l’âge adulte s’accompagne souvent de dépenses importantes : frais de scolarité dans l’enseignement supérieur, achat d’un ordinateur ou d’un véhicule, permis de conduire, dépôt de garantie pour un premier logement, voire le lancement d’un projet entrepreneurial. Ces grandes étapes dans la vie des jeunes impliquent des coûts qui peuvent peser lourdement sur leur épargne comme sur celle de leurs parents.
C’est dans ces moments que le soutien des grands parents devient un appui essentiel. En constituant une épargne dès l’enfance, ils permettent à leurs petits-enfants de franchir ces étapes plus sereinement. Sans cette aide, certains jeunes doivent parfois renoncer à intégrer l’école de leur choix, à repousser leur départ de la maison faute de moyens ou même à s’endetter sur le long terme.
Alléger ces contraintes financières, même ponctuellement, c’est leur permettre de se concentrer sur ce qui compte pour eux, c’est-à-dire construire leur avenir avec le bon équilibre de vie, prendre soin de leur santé et profiter des gens qu’ils aiment.
Les jeunes grandissent aujourd’hui dans une société où les incertitudes économiques, sociales et environnementales sont des sources d’inquiétude pour eux et affectent leur vision de l’avenir. 84 % des jeunes sont inquiets pour leur avenir1. Dans ce contexte, l’épargne constituée par leurs grands-parents les aide à construire un avenir plus serein, où ils ne craignent pas de faire face aux imprévus de la vie, que ce soit une maladie, un accident, une difficulté professionnelle ou encore l’inflation.
> Quelles sont les craintes des Français face à l'avenir ?
Pour les grands parents, c’est bien plus qu’un geste financier. C’est une manière de montrer qu’ils sont là pour eux, parfois même à distance, et qu’ils pensent à leur avenir en souhaitant les accompagner dans les étapes importantes de leur vie.
Bon à savoir : Au moins 32 % des grands parents épargnent pour leurs petits-enfants2.
Renforcer le lien familial à travers cette transmission
Ce geste, souvent discret témoigne de la volonté des grands-parents d’accompagner leurs petits-enfants dans la durée.
Partager avec ses petits-enfants les raisons de cette épargne, dès qu’ils sont en âge de comprendre, peut être un moment de dialogue privilégié. C’est l’occasion de les sensibiliser à l’argent de manière simple et bienveillante, mais aussi de tisser des liens de confiance autour d’un sujet qui n’est pas forcément souvent abordé en famille.
Les grands-parents occupent souvent une place importante dans la vie des plus jeunes. Leur parole, leur recul sur la vie, leurs expériences et leur capacité à transmettre des savoirs sur la culture, l’histoire, la nature ou la géographie par exemple contribuent à des moments précieux de complicité et surtout, de proximité. D’une façon générale, pour les petits-enfants les grands parents sont ceux qui aiment partager leurs connaissances.
Par ailleurs, conditionner cette épargne à la réalisation de projets spécifiques, tels que le financement d’une formation, d’un séjour linguistique ou tout autre projet de vie le responsabilisera. Votre petit-fils ou votre petite-fille comprendra que ce soutien servira à l’accompagner dans son parcours vers l’autonomie et l’encouragera à construire son avenir avec de l’ambition.
Selon un rapport de l’OCDE, l’éducation financière dès le plus jeune âge favorise une meilleure inclusion sociale et réduit les inégalités économiques sur le long terme.
Le saviez-vous ? D’une façon générale, les grands-parents sont très impliqués dans la vie de leurs petits-enfants. 54,6 % d’entre eux gardent souvent leurs petits-enfants sur de longues périodes, notamment pendant les vacances scolaires, offrant ainsi une aide précieuse aux parents3.
> Et comment préparer l’avenir de ses enfants ?
Quelles solutions d’épargne choisir ?
Epargner pour ses petits-enfants, c’est avant tout faire un choix adapté à leur âge, à la durée pendant laquelle l’argent pourra rester investi, ainsi qu’à vos propres objectifs en tant que grand-parent. En fonction de ces critères, plusieurs supports d’épargne se distinguent, chacun avec ses avantages et ses limites. Il est essentiel de bien les comprendre tout en respectant les besoins futurs de vos petits-enfants.
Les soutenir dans les premières étapes de la vie adulte
Les livrets d’épargne réglementés, tels que le Livret A ou le Livret Jeune, représentent souvent le premier choix pour constituer une épargne dédiée aux petits-enfants. Ces comptes d’épargne sont sécurisés à 100 %, leur capital est garanti par l’état et permettent de retirer l’épargne constituée à tout moment, sans frais ni pénalité.
Le Livret A reste le produit d’épargne privilégié des Français, plus de 82 % des Français en possèdent un4.Son plafond est fixé à 22 950 euros, ce qui permet de construire un capital non négligeable sur plusieurs années, d’autant plus quand les versements sont réguliers5. Il peut être ouvert au nom d’un enfant mineur par ses représentants légaux (souvent les parents), mais les grands-parents peuvent.
De son côté, le Livret Jeune, accessible aux 12-25 ans offre un taux souvent plus attractif (environ 3 % à 4 % selon les banques), tout en bénéficiant de la même sécurité et exonération fiscale totale6. C’est une option à privilégier dès lors que l’enfant atteint l’adolescence pour l’initier à la gestion de l’argent au plus tôt.
Par ailleurs, le Plan Epargne Logement (PEL) peut lui aussi être envisagé pour les petits-enfants lorsqu’on souhaite anticiper un projet immobilier futur. Ce produit garantit un taux fixe à 1,75 % pour les nouveaux contrats7. Il ouvre la possibilité d’un prêt immobilier avantageux plus tard.
Bon à savoir : Le PEL demande toutefois un engagement minimal de quatre ans, ce qui en fait un placement à moyen-long terme.
Pour les grands-parents souhaitant aider leurs petits-enfants à financer des études supérieures, certaines banques proposent des produits d’épargne « projets » à horizon déterminé. Ces comptes permettent de bloquer les sommes jusqu’à une date fixée et ne sont pas standardisés, ils varient selon les établissements.
> Pour en savoir plus sur les différents comptes d'épargne.
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L’assurance-vie, un produit souple et fiscalement avantageux
L’assurance-vie fait également partie des produits d’épargne préférés des Français pour préparer l’avenir de leurs proches et elle est particulièrement adoptée pour épargner au profit de ses petits-enfants. Avec un encours total supérieur à 1 950 milliards d’euros en France en 2023, elle reste encore un outil solide8.
L’un de ses principaux avantages est sa flexibilité, il est possible d’effectuer des versements libres ou programmés et de modifier le bénéficiaire du contrat à tout moment. Cette souplesse permet d’adapter la gestion du capital selon l’âge de l’enfant et l’évolution du marché économique. En outre, pour les petits-enfants, il est possible de les désigner comme bénéficiaire d’un contrat existant, ce qui facilite la transmission. Les grands parents peuvent aussi choisir d’opter pour une gestion pilotée, qui ajuste la composition du portefeuille en réduisant progressivement les risques à l’approche de la majorité de l’enfant.
Les montants investis sur les supports libellés en unités de compte ne sont pas garantis mais sont sujets à des fluctuations à la hausse ou à la baisse dépendant en particulier de l’évolution des marchés financiers.
Enfin, l’assurance-vie permet de transmettre un capital en dehors d’une succession classique, ce qui peut être un avantage si les grands-parents souhaitent organiser une transmission progressive de leur patrimoine.
> Retrouvez nos éclairages sur la transmission de capital à travers l'assurance-vie.
Bien organiser cette épargne
Epargner pour ses petits-enfants demande réflexion, régularité et coordination avec les parents. Pour que cette transmission soit à la fois utile, fluide et alignée sur les besoins réels des enfants, certains points de vigilance méritent d’être prise en compte : le bon moment pour commencer, la régularité des versements, ou encore le dialogue au sein de la famille.
Quand démarrer et à quel rythme épargner pour ses petits-enfants ?
Quand on pense à mettre de l’argent de côté pour ses petits-enfants, une question revient souvent : faut-il commencer tout de suite, ou attendre un peu ? En réalité, il n’y a pas de moment parfait. Ce qui compte surtout, c’est de commencer quand on le peut, sans que cela pèse sur ses finances et d’y aller à son rythme. Il n’est pas nécessaire d’épargner beaucoup pour que cela ait un impact. Même des petites sommes, versées régulièrement, peuvent faire une vraie différence sur le long terme. C’est le principe des intérêts composés : plus l’épargne est placée longtemps, plus elle a de chances de grandir.
Par exemple, si vous décidez d’épargner 50 € par mois dès la naissance de votre petit-enfant, vous pourrez lui constituer un capital de 10 800 € au bout de 18 ans. Et avec un rendement annuel moyen de 2 %, ce montant pourrait atteindre environ 13 000 €. C’est une somme importante qui peut l’aider à financer son permis de conduire, ses études, un logement… ou simplement lui donner un bon départ dans la vie.
Bon à savoir : L’important, c’est de faire selon ses propres moyens, ce n’est pas le montant. Avec 20 € par mois investis sur 18 ans à 2 % d’intérêt, votre petit-enfant aura déjà 5 000 € supplémentaires à sa majorité pour concrétiser ses premiers projets de vie.
Mettre de côté pour eux tous les mois n’est pas une nécessité. Certains grands-parents préfèrent attendre les premiers anniversaires pour marquer ce passage par un geste financier, d’autres attendent de grandes occasions comme un diplôme ou la majorité.
Impliquer les parents pour éviter les malentendus
Quand on décide de mettre de l’argent de côté pour un petit-enfant, on le fait avec le cœur. Pourtant, même avec les meilleures intentions, des incompréhensions peuvent surgir si les parents ne sont pas informés ou associés à la démarche. Il ne s’agit pas forcément d’une question de méfiance, mais de coordination. Car aujourd’hui, l’épargne d’un enfant, qu’elle soit sur un livret bancaire, une assurance-vie ou tout autre produit, s’inscrit dans un cadre légal et familial qui nécessite un minimum d’échanges, notamment entre les parents et les grands-parents.
Par exemple, si vous souhaitez ouvrir un Livret A au nom de votre petit-enfant, vous ne pourrez pas le faire vous-même sans l’accord de ses parents ou représentants légaux. Et même si le livret est déjà ouvert, les plafonds ne doivent pas être dépassés et si plusieurs membres de la famille versent de l’argent sur ce livret sans se concerter, il y a un risque d’erreur ou de blocage par la banque.
Discuter avec les parents de son petit-enfant lorsqu’on souhaite mettre de l’argent de côté pour lui, c’est une étape importante. Cela permet d’éviter les malentendus ou les non-dits. L’idée n’est pas d’imposer ses choix, mais plutôt de partager son envie de contribuer, de faire un geste pour son avenir.
Peut-être que les parents ont déjà réfléchi à un projet ou à une manière d’organiser cette épargne. Ils peuvent avoir des préférences sur ce que l’enfant fera un jour de cet argent : financer ses études, apprendre à conduire, louer son premier appartement, ou simplement avoir un petit coup de pouce pour débuter dans la vie. En discuter en amont permet de savoir si vos intentions se rejoignent, ou s’il faut les ajuster. Ce n’est pas toujours facile d’aborder l’argent, même en famille, mais c’est souvent une preuve de confiance.
Ces échanges sont aussi utiles pour éviter les surprises plus tard. Par exemple, si vous décidez d’épargner régulièrement pendant plusieurs années, vous pouvez avoir en tête un moment particulier pour remettre cette somme : à la majorité, à l’obtention du bac, ou pour une étape de vie importante. Si les parents ne sont pas au courant, ils peuvent être pris au dépourvu ou mal interpréter ce geste.
Par ailleurs, cette conversation peut être un vrai moment de complicité familiale. Pourquoi ne pas réfléchir ensemble à ce qui ferait plaisir à votre petit-enfant plus tard ? Quels projets lui seraient utiles ? Quelles valeurs vous aimeriez lui transmettre à travers ce geste ? L’épargne, c’est aussi une façon de montrer qu’on souhaite soutenir, accompagner, et encourager. Cela peut même devenir une tradition familiale, que les enfants perpétueront à leur tour.
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(1) Les jeunes et l’avenir, pourquoi 84 % d’entre eux sont inquiets aujourd’hui, LOCATION-ETUDIANT.fr, 2025
(2) AGIPI, « Epargne : 32 % des grands-parents économisent pour leurs petits-enfants », 2019
(3) SILVER ECO, « Le baromètre des grands-parents 2025 : qui sont vraiment les grands-parents d’aujourd’hui ? »
(4) DEMARCHESADMINISTRATIVES.fr, « Le Livret A est-il toujours le produit d’épargne préféré des Français ? » 2024
(5) SERVICE-PUBLIC.fr, « Livret A », 2025
(6) SERVICE-PUBLIC.fr, « Livret Jeune », 2025
(7) ECONOMIE.GOUV.fr, « Plan épargne logement (PEL) : comment ça marche ? », 2025
(8) ASSURANCEVIE.COM, « Assurance vie en bref », 2023