Publiée le 4 février 2025
Le travail à temps partiel, souvent choisi pour concilier vie personnelle et professionnelle, peut avoir des conséquences sur vos droits à la retraite. Il peut limiter la validation de vos trimestres, et donc impacter le montant de votre future pension... PRÉVOIR vous éclaire.
Le temps partiel et ses impacts sur la retraite
Moins de trimestres validés, moins de revenus
Le travail à temps partiel est caractérisé par une activité inférieure à la durée légale du temps de travail de 35 heures hebdomadaires. Il peut permettre une meilleure flexibilité pour concilier sa vie personnelle et sa vie professionnelle, mais peut également présenter des freins significatifs, notamment pour les droits à la retraite.
En outre, les trimestres validés à temps partiel sont souvent inférieurs au seuil minimum et rendent vos droits à la retraite plus restreints. Cette limitation pourrait entraîner des conséquences pour vous : votre retraite à taux plein serait retardée, pouvant amener à un recalcul de l’âge du taux plein et donc, retarder votre âge de départ à la retraite. De plus, vous pourriez subir une décote pour chacun des trimestres manquants pouvant entraîner une baisse de revenus importante sur votre pension de retraite mensuelle.
Fin 2022, le montant moyen de la retraite en France a atteint 1 626 € brut1.
Selon l’INSEE, 80 % des travailleurs à temps partiel sont des femmes qui allient davantage leur vie professionnelle à leur vie personnelle2.
Le saviez-vous ? Les femmes touchent en moyenne une pension de retraite inférieure de 40,5 % à celle des hommes3 et les secteurs les plus touchés par le temps partiel sont le commerce, les services d’aide à la personne et l’éducation.
Compléter sa retraite grâce à la surcotisation et l’épargne
Pour pallier les conséquences d’un travail à mi-temps sur la retraite, deux solutions complémentaires s’offrent à vous : la surcotisation et l’épargne retraite.
La surcotisation pourrait vous aider à compenser votre pension de retraite avec l’accord de votre employeur. Votre part salariale de cotisation augmentera mais en contrepartie, vous pourrez cotiser sur une base équivalente à celle d’un taux plein. Ce dispositif est soumis à l’accord de l’employeur car il implique un investissement financier important, mais il est particulièrement utile pour les salariés qui souhaitent avoir un complément de leur pension pour subvenir davantage à leurs besoins.
Par exemple, Denise travaille à temps partiel en tant qu’enseignante et prépare sa retraite. Elle gagne un salaire brut de 900 €, en cotisant de façon normale sur cette base, il y a donc une décote importante.
Grâce à la surcotisation, Denise pourrait cotiser comme si son salaire était de 1 800 €, ce qui lui permettrait de valider les 4 trimestres requis au lieu de 2. Dans cette situation, nous constatons que travailler à temps partiel peut conduire à une retraite plus modeste.
Pour anticiper au mieux, il est recommandé de se constituer un complément de revenu via des dispositifs d’épargne retraite, comme le Plan d’Epargne Retraite (PER).
Ce dispositif peut permettre de se construire une épargne dédiée à long terme. Il peut s’alimenter de façon progressive par des petites sommes régulières, adaptées à vos capacités financières et ce, même à temps partiel. Le PER a une fiscalité avantageuse (déduction des versements du revenu imposable) et vous êtes libre dans la gestion de vos fonds : vous pouvez choisir si vous préférez des versements programmés ou des versements ponctuels.
En plus de PER, il existe d’autres solutions d’épargne. On y retrouve notamment l’assurance-vie, idéale pour diversifier vos placements et anticiper les besoins spécifiques dont vous pourriez avoir besoin au moment de la retraite.
Pour en savoir davantage sur les solutions d’épargne : Epargne Assurance Vie
Bon à savoir : Pour éviter les mauvaises surprises, il est essentiel de suivre régulièrement vos droits à la retraite grâce au relevé individuel de situation, disponible sur le site de l’Assurance Retraite ou sur le Portail Info Retraite. Ce document permet de vérifier les trimestres validés et de repérer d’éventuelles périodes manquantes.
Toutes les démarches liées à votre retraite sont à retrouver ici : Mon compte retraite (Démarche en ligne) | Service-Public.fr
Optimiser sa retraite à temps partiel
Le travail à temps partiel n’est pas forcément un obstacle, il peut être compatible avec une retraite confortable, à condition de bien anticiper. Plus vous identifiez tôt les impacts qu’il pourrait avoir sur le long terme pour votre futur, plus vous aurez de leviers pour les compenser au cours de votre carrière.
Vous pouvez profiter des droits familiaux si vous y êtes éligible. Ils concernent principalement les mères, permettant de bénéficier de trimestres supplémentaires (pouvant aller jusqu’à huit par enfant : quatre à la naissance ou l’adoption et quatre pour l’éducation de l’enfant jusqu’à ses quatre ans). Dans certaines conditions, ces trimestres peuvent être partagés avec le père, notamment quand l’un des deux parents à une carrière plus impactée par le travail à temps partiel.
Pour optimiser votre travail à temps partiel, vous pourriez également profiter du temps que vous avez en parallèle de votre activité professionnelle pour développer vos compétences et ainsi accéder à des postes proposant une rémunération plus avantageuse.
Avec une utilisation judicieuse des dispositifs disponibles, le travail à temps partiel peut parfaitement s’intégrer dans une carrière, tout en préparant une retraite sereine.
Bon à savoir : Certains droits sont aussi accordés pour des périodes spécifiques telles que le congé parental, même en cas d’absence totale de salaire et de congé pour aidants. Si vous avez interrompu votre activité pour aider un proche, ces périodes pourraient être prises en compte dans le calcul de vos droits pour la retraite.
Bien comprendre la retraite en France
L’âge légal de départ à la retraite
L’âge légal de départ à la retraite dépend de votre année de naissance. Par exemple, il est de 64 ans si vous êtes né à partir du 1er janvier 1968. Si vous êtes né entre le 1er septembre 1961 et le 31 décembre 1967, l’âge légal s’accroît de 62 à 64 ans avec 3 mois supplémentaires par année de naissance4.
Certaines conditions permettent un départ anticipé. Vous pouvez être concerné :
- si vous avez commencé à travailler avant 20 ans, vous pouvez bénéficier d'une retraite anticipée pour carrière longue,
- si vous avez été exposé à des métiers pénibles ou même, déjà été exposé à de l’amiante au cours de votre vie professionnelle,
- si vous avez travaillé en tant que travailleur handicapé ou si vous êtes atteint d'une incapacité permanente à la suite d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle.
Qu’est-ce qu’un trimestre ? Comment le calcule-t-on ?
Le trimestre est l’unité utilisée par le régime de base pour comptabiliser la durée de cotisation obtenue au cours d’une carrière professionnelle. Dans le régime général de l’Assurance Retraite, le nombre de trimestres validés est un critère important pour accéder à une retraite sans décote. Il se définit en montants perçus sur une année, et non pas en temps de travail.
Afin d’en valider un, il faut percevoir un salaire annuel égal ou supérieur à 150 fois le smic horaire brut soit 1 766,92 € pour l’année 2024, en ayant travaillé au moins deux mois5.
Le nombre de trimestres requis est compris entre 166 trimestres (41,5 ans) pour les personnes nées avant 1973 et 172 trimestres (43 ans) pour celles nées après.
Les trimestres cotisés résultent d’une activité professionnelle durant laquelle vous avez versé des cotisations.
Les trimestres assimilés eux, sont accordés sans cotisations, dans certaines situations comme le chômage indemnisé, les congés maternité ou l’invalidité.
Le saviez-vous ? Il est possible de racheter des trimestres manquants pour les années d’études supérieures ou les périodes de faible activité.
Vous pouvez simuler le coût d’un rachat de trimestres : Simuler le coût d’un rachat de trimestres
Les documents nécessaires pour demander sa retraite
Vous remplissez toutes les conditions pour demander votre retraite ? Alors munissez-vous de tous les documents dont vous pourriez avoir besoin pour plus de facilité dans vos démarches administratives et effectuez votre demande.
Texte descriptif : les documents nécessaires pour demander sa retraite comportent ; un justificatif d’état civil, le livret de famille à jour ou l’acte de naissance de vos enfants, le livret militaire ou l’état signalétique des services. Mais aussi, les diplômes des années d’études supérieures, toutes les fiches de paie et soldes de tout compte de votre carrière, tous vos contrats de travail conclus au cours de votre carrière, les indemnisations et attestations de Pôle emploi, les attestations CAF, celles de versement d’indemnités journalières et votre relevé d’identité bancaire.
> Comment bien préparer sa retraite ?
Les cotisations de retraite
Une cotisation pour la retraite est le montant prélevé de façon automatique sur le revenu brut pour financer les retraites selon le principe de répartition. Elle fait également partie des cotisations sociales que vous financez pour assurer un certain nombre de risques (maladie, invalidité, décès) c’est ce que l’on appelle le risque vieillesse.
Un salarié à temps partiel, comme un salarié à temps plein, doit cotiser pour sa retraite mais le montant des cotisations et le nombre de trimestres validés dépendent de ce salaire perçu. Le montant de sa cotisation est fixé par la réglementation en vigueur selon son statut (travailleur indépendant, salarié, fonctionnaire…)
Comment calculer le montant de sa cotisation retraite ?
Reprenons l’exemple de Denise, future retraitée travailleuse salariée qui touche 1 800 € de salaire par mois (ce que l’on appelle aussi, l’assiette de cotisation) et dont le taux de cotisation est fixé à 10 %, alors elle versera 180 € par mois pour sa future retraite.
Bon à savoir : vous pouvez faire une simulation du montant de vos potentielles futures cotisations : Simulateurs et Assistants - Mon-entreprise
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(1) DemarchesAdministratives.fr, « Découvrez le montant moyen de la retraite en France », 2024.
(2) INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), « Femmes et hommes, l’égalité en question », 2022.
(3) INSEE (Institut national de la statistiques et des études économiques), « Femmes et hommes, l’égalité en question », 2022
(4) L’Assurance Retraite, « À quel âge vais-je partir ? », 2023
(5) LegiSocial, « Montant SMIC 2024 taux horaire net et brut », 2023