SOMMAIRE

    Mise à jour le 16 octobre 2024

    Avec l’augmentation régulière de l’espérance de vie, la dépendance chez les seniors est désormais une question que chacun doit se poser, et surtout anticiper ! Il est donc important de se renseigner, pour soi-même ou ses proches, et d’adopter des mesures adaptées. PRÉVOIR vous conseille pour détecter les signes précoces de la dépendance, et savoir quelles mesures prendre si elle apparait, ou pour la prévenir.

    Qu’est-ce que la dépendance chez les seniors ?

    La dépendance, aussi appelée perte d’autonomie, désigne l’incapacité totale ou partielle d’une personne à effectuer des tâches de la vie quotidienne sans assistance. Elle peut toucher différents aspects de la vie comme se lever, s’habiller, se laver, se nourrir, se doucher, se déplacer, ou effectuer les tâches ménagères. Une personne dépendante ne peut donc plus vivre en autonomie totale à son domicile.

    Différents facteurs de risques peuvent être sources de perte d’autonomie : le parcours de vie, le travail exercé, la corpulence, les maladies, la forme physique, les fractures causant des pertes de mobilité, la sédentarité, ou une mauvaise alimentation. Ces situations peuvent générer mal de dos, fatigue généralisée, ralentissement physiologique ou cérébral, perte de poids subite, etc. Ce sont les premiers signes de la perte d’autonomie.

    C’est pourquoi il est essentiel d’être à l’écoute de ses signes pour agir vite et prendre les mesures nécessaires à ce que la personne puisse rester vivre chez elle le plus longtemps possible.

    Comment détecter les signes de dépendance chez un proche ?

    Il est important d’être attentif aux signes précurseurs pour ralentir la progression de la perte d’autonomie, augmenter les chances de rester à son domicile le plus longtemps possible et améliorer immédiatement la qualité de vie de la personne concernée. Plusieurs indicateurs peuvent vous alerter :

    • Difficulté dans les tâches quotidiennes : Si vous constatez que votre proche rencontre des difficultés à réaliser des gestes simples comme s’habiller, se laver, ou encore préparer ses repas, cela peut indiquer un début de perte d’autonomie.
    • Problème de mobilité : une démarche plus lente, des chutes fréquentes ou des difficultés à monter les escaliers sont souvent signes de perte d’autonomie ou de mauvaise santé.
    • Perte de mémoire et confusion : des oublis répétés, des problèmes pour se souvenir des événements récents ou une confusion sur des lieux familiers peuvent indiquer des troubles cognitifs, associés à des maladies comme l’Alzheimer.

    Une fois les premiers signes de dépendance identifiés, il est important d’évaluer précisément le niveau d’autonomie de votre proche afin de mettre en place un accompagnement adapté. La première chose à faire ? Prendre rendez-vous avec le médecin traitant de votre proche et lui parler en détails de la situation.

    Comment évaluer la dépendance avec le GIR ?

    Le GIR (groupe iso-ressources) est un outil de référence national pour évaluer le degré de dépendance d’une personne âgée. Il est utilisé dans le cadre de la grille AGGIR (Autonomie Gérontologique Groupes Iso-Ressources), qui classe les personnes en fonction de leur niveau d’autonomie. Ce classement s’étend de GIR 1 (personnes les plus dépendantes) à GIR 6 (personnes autonomes). Cette évaluation est cruciale pour déterminer l’accès à des aides officielles dont l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA). Demandez conseil à un professionnel de santé, comme votre médecin traitant, pour évaluer votre GIR ou celui de votre proche.

    Le saviez-vous ? En France, on compte 2,5 millions de personnes dépendante. 8 % des plus de 60 ans sont en perte d’autonomie, et 20 % des personnes de plus de 85 ans1.

    Comment agir en cas de dépendance faible pour maintenir son proche à domicile ?

    La famille joue un rôle clé dans la prévention et la gestion de la dépendance, surtout pour accompagner le proche concerné afin qu’il puisse rester, quand cela est possible, à son domicile.

    Le saviez-vous ? L’allocation journalière de proche aidant permet aux personnes qui arrêtent ponctuellement, partiellement ou totalement leur activité professionnelle pour s’occuper d’un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie de bénéficier d’une aide financière de 64,54 euros par jour, dans la limite de 66 jours durant toute la carrière professionnelle et de 22 jours par mois2.

    En effet, vivre chez soi, avec ses repères et au milieu de ses souvenirs, est souvent la solution la plus confortable pour tous. C’est pourquoi, il existe des solutions d’aide à domicile pour permettre aux seniors de rester le plus longtemps possible à leur domicile tout en bénéficiant d’un soutien quotidien.

    Pour les cas les plus avancés, des établissements spécialisés peuvent offrir un cadre de vie sécurisé et un accompagnement adapté.

    L’assurance dépendance pour mieux vivre demain dès aujourd’hui

    Que la perte d’autonomie soit totale ou partielle, elle implique de nouveaux besoins tels que l’aménagement du domicile pour améliorer le confort et réduire les risques de chute. Par exemple il peut être nécessaire de transformer une baignoire en douche ou d’installer un revêtements anti-chutes. Il peut également être nécessaire de faire appel à des aides à domicile, du personnel soignant régulier, ou encore d’acquérir du matériel spécialisé (monte-escaliers, motorisation des volets, fauteuil roulant, lit médicalisé).

    Le coût moyen de ces aménagements s’élève à 4 280 €3. Ces dépenses sont en partie assumées par les proches, ce qui peut lourdement peser sur leur budget, notamment s’ils subviennent aussi aux besoins de leurs enfants. Il est donc crucial d’anticiper pour mieux vivre demain, dès aujourd’hui.

    Il existe des contrats d’assurance prévoyance, à souscrire avant l’apparition des premiers signes de dépendance. En fonction des conditions du contrat, vous pourrez, en cas de perte d’autonomie et selon son degré, bénéficier d’une rente mensuelle pour financer une partie des frais liés à l’intervention des auxiliaires de vie, aux soins en établissement spécialisé, ou au financement de la réadaptation de votre domicile, ainsi qu’à des paniers de services (aides à domicile ou au ménage, portage des repas).

    > Proches aidants : quelles aides pour vous soutenir ?

    Comment prévenir ou ralentir la perte d’autonomie avec des habitudes simples ?

    Bien que le vieillissement soit inévitable, vivre plus longtemps et en bonne santé est possible en étant informé et en anticipant les changements liés à l’âge (hors maladies graves ou chroniques). En adoptant certaines habitudes de vie, les signes identifiés de fragilisation peuvent être traités en parallèle et en complément des soins d’une pathologie au long cours.

    Le saviez-vous ? En France, l’espérance de vie est de 85.7 ans pour les femmes et de 80 ans pour les hommes4.

    Les bonnes pratiques pour rester en forme

    Même si la dépendance fait partie du processus de vieillissement pour certaines personnes, il existe des moyens de la retarder ou de réduire ses effets. La prévention repose sur plusieurs axes :

    • Maintenez une activité physique régulière : l’exercice est l’un des moyens les plus efficaces de prévenir la dépendance. Il aide à renforcer la musculature, à améliorer l’équilibre et à préserver la mobilité. Des activités comme la marche ou le yoga sont recommandées pour les personnes âgées.
      Nos conseils : Si vous n’aimez pas la marche et le yoga sachez que le jardinage et le bricolage sont également des activités fortement recommandées.
    • Entretenez vos capacités cognitives : lire, faire des puzzles, sont des moyens de stimuler votre cerveau.
    • Adoptez une alimentation équilibrée : une alimentation riche en fruits, légumes, protéines maigres contribue à maintenir une bonne santé générale.
    • Suivi médical régulier : consultez régulièrement votre médecin, cela permet de traiter précocement les maladies chronique (diabète, hypertension, etc.) souvent associées à de la perte d’autonomie.
    • Encouragez les relations sociales : l’isolement social est un facteur de risque important de la dépendance. Favorisez les rencontres, les activités en groupe pour maintenir le lien social.

    Quels loisirs pour une personne dépendante ?

    Détecter la fragilité à 50 ans pour lutter contre le risque de dépendance

    À partir de 45 ans, certaines fragilités s’installent dans le corps : invisibles voire indolores ; elles peuvent devenir handicapantes des années plus tard. Difficiles à évaluer, elles sont pourtant évitables.

    « La fragilité est un état réversible, il faut pour cela détecter les risques de fragilisation pour l’éviter ou la corriger. Si l’on ne s’en occupe pas, il y a de fortes chances de perte d’autonomie et donc de dépendance : une fragilisation de l’organisme à 50 ans peut entraîner une fragilité à 65 ans et conduire à un handicap à 70 ans.

    Difficilement repérables par soi-même, il faut bien s’écouter, écouter ses proches et consulter un professionnel de santé en lui indiquant les premiers signaux qui pourraient avoir un impact sur l’état de santé futur. Cela demande une réelle prise de conscience pour ne plus accepter qu’une gêne naturellement due au vieillissement soit normale ; elle est peut-être annonciatrice d’une fragilité à venir.

    Le souci est qu’aujourd’hui les Français plutôt bien informés sur la santé, ne sont pas attentifs aux signaux d’alerte de fragilisation ; ce qui peut empêcher leurs identifications et les faire passer à l’acte. »

    Explique le Dr. Edouard Bidou, Directeur Général Délégué de PRÉVOIR et médecin.

    Par exemple, lors de votre convalescence à la suite d’une fracture, demandez à un proche de vous aider dans vos tâches quotidiennes afin de garder un rythme de vie normal. Dans le cas contraire une gêne chronique s’installera dans votre mobilité et entrainera isolement et risque de dépendance à des âges plus élevés. Il est donc important de réagir rapidement afin de réduire le risque de perte d’autonomie tout en améliorant la qualité de vie !

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    (1) Ministère de la Santé et de la Prévention, décembre 2021.
    (2) Ministère du travail de la santé et des solidarités, 3 mars 2024.
    (3) Drees, « Les retraités et les retraites », édition 2019
    (4) Insee, « Espérance de vie à divers âges », Janvier 2024.