Mise à jour le 9 juillet 2025
Le statut de micro-entrepreneur séduit de plus en plus de Français désireux de se lancer dans une activité commerciale, artisanale ou libérale à leur compte, avec un cadre administratif simple et accessible. Quels sont ses avantages, ses obligations, et ses limites ? PRÉVOIR vous explique.
En quoi consiste le statut de micro-entrepreneur ?
Un micro-entrepreneur est une personne qui crée et gère seule une entreprise individuelle sous un régime simplifié, spécialement conçu pour faciliter l’entrepreneuriat en France. Ce statut est adapté aux petites activités commerciales, artisanales ou de services, qu’elles soient principales ou secondaires.
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Qu’est-ce que le régime du micro-entrepreneur ?
Le régime de la micro-entreprise, anciennement appelé statut d’auto-entrepreneur, est un statut simplifié destiné aux entrepreneurs individuels en France. Il permet une gestion administrative allégée, un régime fiscal et social avantageux, ainsi qu’une comptabilité simplifiée. Ce régime permet à tout Français majeur (salarié, étudiant, retraité, demandeur d’emploi) de démarrer une activité indépendante facilement et rapidement.
À noter : l’entreprise individuelle est juridiquement confondue avec l’entrepreneur, ce qui implique qu’une même personne ne peut détenir qu’une seule micro-entreprise à la fois.
Quels sont les avantages du statut de micro-entrepreneur ?
Aujourd’hui, le statut de micro-entrepreneur attire de nombreuses personnes grâce à sa simplicité et à ses nombreux avantages, qui sont les suivants :
- Simplicité administrative : la création d’une micro-entreprise est rapide et gratuite. Il suffit de déclarer son activité en ligne via le Guichet Unique géré par l’INPI (uniquement accessible en ligne) sans nécessiter d’apport en capital. Un numéro SIRET est attribué sous quelques jours, permettant de démarrer l’activité
- Fiscalité avantageuse : le micro-entrepreneur bénéficie d’un régime fiscal simplifié. En effet, le paiement des impôts et des cotisations sociales est déterminé selon un pourcentage unique appliqué au chiffre d’affaires réalisé. De plus, il y a exonération de TVA tant que le chiffre d’affaires ne dépasse pas un certain montant.
- Accessible à tous : le statut de micro-entrepreneur est accessible à tous : salariés, étudiants, retraités, demandeurs d’emploi, etc. Vous avez la possibilité d’exercer une activité indépendante avec un statut salarié. Cela offre une certaine flexibilité pour tester une idée, un projet ou compléter ses revenus.
- Charges sociales : Les cotisations sociales sont calculées en fonction du chiffre d’affaires réalisé, ce qui signifie que si l’activité ne génère pas de revenus, aucune cotisation n’est due.
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Quelles sont les limites du statut de micro-entrepreneur ?
Bien que le statut offre de nombreux avantages, il présente également certaines limites qu’il faut connaître avant de se lancer :
- Plafonds de chiffre d’affaires à ne pas dépasser : pour bénéficier du statut de micro-entrepreneur le chiffre d’affaires annuel est limité à 188 700 € pour les activités commerciales et 77 700 € pour les prestations de services et les activités libérales.1 Au-delà il convient de changer de statut.
- Aucune possibilité de déduire les frais professionnels : contrairement aux régimes classiques, le micro-entrepreneur ne peut pas déduire ses dépenses (achats, loyers, matériel, etc.).
L’imposition et les cotisations sociales sont calculées directement sur le chiffre d’affaires, ce qui peut être pénalisant pour les activités avec des charges élevées. - Pas de récupération de la TVA : un auto-entrepreneur peut bénéficier de la franchise en base de TVA, en revanche, il ne facture pas la TVA à ses clients et ne peut pas non plus la récupérer sur ses achats. Cela peut désavantager la compétitivité, notamment en B2B ou pour les activités nécessitant des investissements.
- Une protection sociale réduite : le régime social des micro-entrepreneurs offre une protection sociale moins favorable. Par exemple, les indemnités journalières ne sont accordées que si un seuil de revenu annuel minimum est atteint. En 2025, il faut déclarer plus de 4 383,20 € de revenu annuel après abattement pour y avoir droit.2 La validation des trimestres de retraite dépend également du chiffre d’affaires réalisé (défini en fonction du type d’activité). Enfin, aucune cotisation chômage n’est prévue : le micro-entrepreneur ne perçoit aucune aide en cas de perte d’activité, sauf cas exceptionnels via l’allocation des travailleurs indépendants.
C’est pourquoi il est essentiel de se couvrir avec une assurance prévoyance dédiée.
Quels impôts pour un micro-entrepreneur ?
Les revenus des micro-entrepreneurs sont imposés dans les catégories suivantes, attribuées automatiquement selon le secteur d’activité :
- Régime des BIC (Bénéfices industriels et commerciaux) pour les activités commerciales et artisanales
- Régime des BNC (Bénéfices non commerciaux) ou micro-BNC pour les professions libérales
Le micro-entrepreneur peut aussi opter, sous réserve de conditions d’éligibilité, pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu, prélevé en même temps que les cotisations sociales.
Micro-entreprise, quel abattement d’impôts ?
Les micro-entrepreneurs peuvent bénéficier d’un abattement forfaitaire en pourcentage du chiffre d’affaires (CA) avant calcul de l’impôt pour couvrir leurs charges professionnelles :
Activité | Abattement fiscal |
Vente, restauration, hébergement (hors meublés de tourisme, gîte ou chambre d’hôte) |
71 % du CA |
Prestations de services BIC |
50 % du CA |
Prestations de services BNC ou professions libérales |
34 % du CA |
Location de logement de meublés de tourisme classés et non classés |
30 % du CA |
Quels changements administratifs pour les micro-entrepreneurs ?
Cotisations sociales, facturation, plafonds de chiffre d’affaires et dispositifs d’aide, certaines conditions ont évolué au bénéfice des micro-entrepreneurs. Découvrez lesquelles.
Les plafonds de chiffre d’affaires
Les plafonds de chiffre d’affaires ont été revus pour 2025 afin de suivre la conjoncture économique.
- Pour les activités commerciales : le seuil est fixé à 188 700 € par an
- Pour les prestations de services et professions libérales : la limite est de 77 700 € par an
Ces plafonds s’appliquent sur les années 2023, 2024, 2025. En cas de dépassement deux années d’affilée, le statut de micro-entrepreneur est automatiquement perdu dès le 1er janvier suivant.
Attention : Ces montants ne sont pas liés aux seuils de TVA, révisés séparément.
Facturation électronique : du changement pour 2027
Le calendrier officiel, établi par l’administration fiscale, prévoit l’entrée en vigueur de la facturation électronique au 1er septembre 2027. Cependant, dès septembre 2026, vous serez en mesure de recevoir des factures électroniques, et de vous équiper progressivement.
Les cotisations sociales
L’aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise (ACRE) est un dispositif qui permet aux entrepreneurs de bénéficier d’une exonération partielle et dégressive des cotisations sociales pendant un an à compter de la création d’entreprise.
Depuis le 1er janvier 2025, les taux de cotisations sociales ont augmenté de 23,1 % à 24,6 % pour les micro-entrepreneurs affiliés au régime général de la micro-entreprise. Cette hausse progressive se poursuivra jusqu’en 2026 pour atteindre 26,1 %.
Quelles sont les nouvelles aides à ne pas rater ?
Plusieurs dispositifs de soutien sont disponibles :
- Un crédit d’impôt pour la transition écologique pour les entrepreneurs qui investissent dans des équipements durables ou adoptent des pratiques respectueuses de l’environnement.
- Des aides régionales à la digitalisation sont proposées pour aider la transition numérique des micro-entrepreneurs.
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Comment bien choisir son statut ?
Lorsque l’on se lance dans l’entrepreneuriat, l’une des premières questions qui se pose est : quel statut juridique choisir ? Ce choix va non seulement déterminer le cadre légal dans lequel l’entreprise évoluera, mais aussi influencer les aspects fiscaux, sociaux et administratifs. Micro-entreprise, SARL ou SASU ? Chacune offre des avantages et des inconvénients qu’il est essentiel de bien comprendre pour faire le meilleur choix en fonction de la taille de votre projet, de vos objectifs de développement et de votre situation personnelle.
Le statut de micro-entreprise : pour qui ?
Adaptée aux petites activités, la micro-entreprise permet une gestion simplifiée, une comptabilité allégée et une fiscalité avantageuse. Cependant, elle présente des limites, notamment des plafonds de chiffre d’affaires et l’impossibilité de déduire les frais professionnels.
La SARL, c’est quoi ?
La SARL est une société à responsabilité limitée avec un seul associé. Elle permet de séparer le patrimoine personnel et professionnel, offrant une plus grande protection. Le gérant peut opter pour l’impôt sur les sociétés ou l’impôt sur le revenu. Les charges sociales sont calculées sur la rémunération du gérant, et les dividendes peuvent être soumis à des cotisations sociales au-delà d’un certain seuil.
Et la SASU ?
La société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) offre une grande flexibilité dans la gestion et la répartition des pouvoirs. Elle est équivalente à la SAS mais est composée d’un seul associé, qui peut être une personne physique ou morale. L’associé unique définit lui-même l’organisation de l’entreprise. Cependant, la rédaction des statuts peut être complexe, d’où l’intérêt de se faire accompagner par un professionnel.
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(1) Portail Auto-Entrepreneur, « Les 7 avantages et les 5 inconvénients de l’auto-entreprise », 29 janvier 2025.
(2) Portail Auto-Entrepreneur, « Les 7 avantages et les 5 inconvénients de l’auto-entreprise », 29 janvier 2025.