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    Mise à jour le 25 novembre 2024

    De nombreux seniors, bien qu’ils vivent seuls à leur domicile, bénéficient de l’aide précieuse de leur entourage. En effet, un senior sur cinq reçoit régulièrement un soutien pour réaliser les tâches du quotidien.1 Il s’agit d’une dynamique d’entraide intergénérationnelle forte : les proches, souvent des aidants familiaux, se mobilisent pour accompagner leurs ainés afin qu’ils puissent rester vivre chez eux le plus longtemps possible malgré la perte d’autonomie légère. Mais qui sont ces aidants ? Quel est leur quotidien, et de quels soutiens peuvent-ils bénéficier ? PRÉVOIR répond à toutes ces questions. 

    Qu’est-ce qu’un proche aidant ? 

    On appelle proche aidant une personne qui apporte son aide de manière régulière et fréquente, et à titre non professionnel, à une personne de son entourage en situation de perte d’autonomie. La personne peut être un parent ou un autre membre de la famille, mais aussi un voisin ou un ami.  

    L’entourage, majoritairement les enfants et le conjoint, joue un rôle majeur et diversifié auprès des seniors. L’aide apportée peut concerner les tâches du quotidien, un soutien moral ou une aide financière. 

    Actifs ou retraités, jeunes ou senior : chacun peut devenir aidant à n’importe quel moment, que ce soit à son domicile ou celui de son proche. Dans la plupart des cas l’aide parait naturelle et s’intensifie progressivement. Les aidants ne s’identifient pas comme tels, et peuvent négliger leur bien-être.  

    Combien y a-t-il de proches aidants en France ?

    Selon le dernier rapport de la DREES, on compte 9,3 millions de proches aidants. Parmi eux, 8,8 millions d’adultes et 0,5 millions de mineurs âgés de 5 ans ou plus, soit une personne sur six et un mineur sur vingt.2  

    Le saviez-vous ? Les femmes sont plus nombreuses à apporter une aide régulière, quelle qu’en soit la forme, tandis que les hommes apportent plutôt une aide financière. 

    Quelles aides sont apportées par les proches aidants ?

    En plus de leur propre emploi du temps, les aidants doivent gérer des tâches multiples liées à l’assistance de leurs proches en perte d’autonomie. Les tâches auxquelles sont confrontés les aidants peuvent être très variées. Elles incluent l’aide à la préparation des repas, la gestion des rendez-vous médicaux, la gestion des médicaments, les tâches ménagères ou encore le soutien moral et financier. Parfois, lorsque l’état de santé du senior se dégrade, l’aidant peut être amené à s’occuper de soins plus lourds comme la toilette, l’habillage ou l’administration de soins infirmiers.  

    Le niveau d’aide apporté par les aidants est très variable en fonction du degré de perte d’autonomie des personnes aidées. Ainsi, certains aidants peuvent consacrer plus de 53 heures par semaine à leur proche, lorsque le niveau de dépendance est élevé. La moitié des personnes âgées est aidée pour une durée d’au moins huit heures par semaine tandis que les plus autonomes ne seront aidés que 5 heures ou moins dans une semaine. 

    Quelles difficultés pour les aidants ?

    Ces responsabilités, bien que nécessaires, peuvent être très prenantes et peser sur le moral et la santé physique des aidants. Le quotidien des proches aidants est souvent marqué par une charge physique et émotionnelle conséquente, particulièrement lorsqu’ils jonglent avec un emploi à temps plein et une vie familiale : c’est le cas de 57 % des aidants.  

    On distingue trois groupes de proches aidants en France. 1,8 million (24 %) sont considérés comme « les plus impactés ». Il s’agit souvent des conjoints, parents ou enfants, habitant dans le même logement que l’aidé et leur apportant plusieurs heures d’aide par jour. 2,2 millions (29 %) sont considérés comme moyennement impactés. Ce sont les proches étant seuls à aider, avec un impact modéré sur leur vie quotidienne. Enfin, 3,6 millions (47 %)3 sont considérés comme moins impactés. Il s’agit le plus souvent des enfants, frères et sœurs ou d’autre membres de la famille ou de l’entourage, apportant une aide moins importante et non quotidienne.

    L'impact de leur rôle sur les proches aidants3 :

    L’impact de leur rôle sur les proches aidants
    Groupe Les aidants les plus impactés Les aidants moyennement impactés Les aidants les moins impactés
    Effectifs 1 845 000 2 172 000 3 598 000
    Descriptif Des conjoints, parents, enfants, apportant une aide importante Des conjoints et parents de personnes ayant peu de limitations mais seuls pour les aider Des enfants, frères et sœurs, autres membres de la famille, autres personnes de l’entourage apportant une aide moins importante 
    Sentiment de manquer de temps pour soi (en %) 42,2 19,4 12,4
    Impression que l'aide amène à faire des sacrifices dans la vie (en %) 45,8 22,8 15,4
    Impression que l'aide prodiguée affecte la santé (en %) 31,7 13,01 5,7
    Fatigue physique (en %) 50 29,2 12
     

    Le bien-être et le moral des proches aidants peut être impacté par leur rôle pour diverses raisons : 

    • Un sentiment de manquer de temps pour soi 
    • L’impression que le temps consacré à son proche amène à faire des sacrifices dans sa vie personnelle ou professionnelle 
    • L’impression que l’aide prodiguée affecte la santé, notamment à cause du manque de temps pour consulter des professionnels de santé, ou de la charge mentale importante qui peut amener à négliger son bien-être 
    • L’accumulation d’une fatigue importante 
    • Un sentiment de culpabilité en cas d’absence de quelques jours pour prendre du temps pour soi 

    Cette situation engendre fréquemment un épuisement physique et mental, avec des conséquences sur la santé. Les aidants sont plus sujets à des troubles liés au stress, à la fatigue, voire à l’isolement social, ce qui peut occasionner dépression, troubles alimentaires ou de sommeils, maladies chroniques ou cardiovasculaires.  

    De plus, certains peuvent ressentir une pression émotionnelle intense, surtout s’ils prennent en charge un parent proche, comme un conjoint ou un enfant. Cette réalité, bien que peu reconnue, souligne l’importance des dispositifs de soutien adaptés à leur situation. 

    Proche aidant : avez-vous une complémentaire santé adaptée ?

    Il est essentiel pour un aidant de consulter régulièrement un médecin afin de surveiller sa propre santé et de prendre des mesures préventives pour éviter les complications. Être bien couvert par une complémentaire santé est donc primordial pour assurer une prise en charge optimale des soins médicaux nécessaires et ne pas hésiter à faire tous les examens nécessaires.  

    > Renseignez-vous sur notre complémentaire santé

    Quelles solutions pour soutenir les proches aidants ?

    Être un aidant tout en étant salarié, c’est jongler entre deux mondes. Divers dispositifs existent pour soutenir les proches aidants en France. En 2020, le gouvernement a mis en place une stratégie nationale de soutien aux aidants, qui inclut plusieurs mesures pour alléger leur quotidien. Parmi les principales aides, on retrouve :  

    • Trois types de congés auxquels les proches aidants peuvent prétendre : Le congé soutien familial, le congé de solidarité familiale, et le congé de présence parentale, permettent aux aidants de prendre du temps pour leurs proches tout en préservant leur carrière professionnelle.
      • L’allocation journalière du proche aidant (AJPA) : depuis le 30 septembre 2020, l’allocation journalière de proche aidant (AJPA) a été mise en place. Cette aide s’applique pour toute personne qui arrête ponctuellement, partiellement ou totalement son activité professionnelle pour s’occuper d’une personne en situation de handicap ou de perte d’autonomie. Cette aide est versée par la Caisse des allocations familiales (CAF) ou la Mutualité sociale agricole (MSA). Les montants s’élèvent à 64,54 euros la journée et 32,27 euros la demi-journée au 1er janvier 20244. Cette allocation est versée dans une limite de 22 jours par mois et de 66 jours sur l’ensemble de la carrière professionnelle.
      • Le droit au répit : afin de se prémunir contre le stress et l’anxiété, il est primordial de s’accorder une pause sans pour autant délaisser ses proches. Le droit au répit permet de prendre une véritable pause en déléguant les tâches du quotidien à des aides à domicile ou une structure médico-sociale durant quelques heures, quelques jours ou quelques semaines. Cette aide permet de bénéficier d’une aide d’une un montant de 548,54€ par an.
    • Des réductions d’impôts sous certaines conditions, pour alléger les charges financières (nourriture, logement, santé, etc.) 

    > Découvrez-en davantage sur les aides dont vous pouvez bénéficier

    Ces mesures visent à reconnaitre le rôle crucial des aidants tout en leur permettant de mieux vivre cette responsabilité quotidienne. Malgré cela, de nombreux aidants n’ont pas encore accès à toutes ces aides, souvent par manque d’information ou par crainte de délaisser leur proche.

    L’assurance dépendance pour soulager ses proches

    Malgré les aides de l’Etat, si le proche aidant souhaite faire appel à des aides ménagères ou médicales, cela peut avoir un coût conséquent, qui s’ajoute aux dépenses souvent engagées pour l’adaptation du domicile au handicap ou la location de matériel médical. C’est pourquoi il existe des contrats d’assurance, à souscrire avant l’apparition de la dépendance, prévoyant le versement d’aides financières pour couvrir les frais d’aides à domicile et d’aménagement. Ces services peuvent grandement soulager les proches, il est important d’anticiper. 

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    (1) Ministère de la santé et de l’accès aux soins, « Soutien aux aidants : une campagne de sensibilisation se dévoile », Septembre 2024.
    (2) DREES, « 9,3 millions de personnes déclarent apporter une aide régulière à un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie en 2021 », Février 2023.
    (3) DRESS, mai 2023.
    (4) Mon parcours Handicap, « l’allocation journalière du proche aidant (AJPA) », Novembre 2024

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